Aller bien. Être heureux et épanoui. Tels sont les mantras de notre société moderne, amplifiés par les réseaux sociaux où chacun s’évertue à montrer sa vie sous son meilleur jour. Pourtant, la réalité est souvent bien différente : anxiété, stress, dépression… une grande partie de la population est en souffrance psychique. Mais bien souvent, la pression sociale incite à dissimuler ce mal-être. On fait bonne figure, on sourit, même si à l’intérieur nous sommes anéantis. Ce phénomène de mal-être caché peut pourtant avoir des conséquences dramatiques.
Table des matières
Le mal-être dissimulé, un phénomène répandu
Faire semblant d’aller bien alors que nous sommes au plus mal intérieurement est un réflexe fréquent. Les raisons qui poussent à masquer son mal-être sont multiples :
- La peur du regard des autres et du jugement
- La crainte de passer pour quelqu’un de « faible » ou de « négatif »
- La volonté de ne pas inquiéter ou « déprimer » ses proches
- La pression sociale et professionnelle qui pousse à maintenir une façade
Résultat, on continue d’avancer tant bien que mal en serrant les dents. Certains signes peuvent trahir ce malaise intérieur comme des changements de comportement, de l’irritabilité, des pleurs fréquents… Mais bien souvent, la souffrance reste enfouie profondément.
Une pratique encouragée par les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont largement contribué à renforcer ce phénomène de dissimulation du mal-être. Sur Instagram, Facebook ou Tiktok, chacun met en scène sa vie comme un conte de fées permanent, donnant l’illusion que tout est rose. Difficile dans ce contexte de montrer ses failles ! La comparaison avec ces vies « parfaites » expose alors à un sentiment d’infériorité. Et culpabilise ceux qui osent exprimer leur mal-être.
Les dangers du mal-être camouflé
Faire comme si tout allait bien alors qu’intérieurement nous sommes au plus mal peut sembler être une solution pour tenir le coup. Mais à long terme, camoufler son mal-être comporte de lourds risques :
L’aggravation des troubles psychiques
Refouler ses émotions négatives et faire semblant que tout va requiert un effort psychique intense. À force de tirer sur la corde, elle finit par casser. Ignorer son mal-être conduit bien souvent à une aggravation des troubles comme la dépression, l’anxiété ou les crises de panique.
Le surmenage et l’épuisement
Tenir sa façade en toutes circonstances, en continuant d’assumer ses responsabilités professionnelles et personnelles, épuise. Cet épuisement, qui touche de plus en plus de Français, peut mener au burn-out ou bore-out.
La perte de sens
Vivre dans l’inadéquation entre ce que l’on ressent à l’intérieur et ce que l’on montre à l’extérieur génère une profonde perte de sens. Qui suis-je vraiment ? Quelle est ma place dans ce monde qui me renvoie l’image que je devrais être heureux? Ce manque de sens s’accompagne souvent d’une estime de soi dégradée.
Ne pas oser montrer que l’on va mal conduit paradoxalement à un sentiment de solitude. La peur d’être jugé dissuade de se confier à ses proches. Et le fossé se creuse avec ceux qui vous perçoivent à travers le masque du bonheur.
Des relations superficielles
Cacher son mal-être empêche de nouer des relations authentiques et sincères. Derrière le masque, difficile de se livrer pleinement et d’être véritablement soi.
Une aggravation des idées suicidaires
Chez les personnes prédisposées, l’accumulation de troubles refoulés peut mener au passage à l’acte. La France connaît près de 9000 suicides par an et ce chiffre ne cesse d’augmenter depuis la crise du Covid.
Les solutions pour combattre ce phénomène
Face à ce phénomène de société, que peut-on faire ? Chacun dispose de leviers pour combattre le mal-être camouflé.
En finir avec les injonctions au bonheur
Cessons de céder aux sirènes de la pensée positive à outrance qui voudrait que l’on soit heureux en toutes circonstances. Acceptons la complexité de nos émotions, faites de hauts et de bas.
Oser en parler autour
Entourons-nous de personnes bienveillantes qui savent écouter sans juger. Et osons exprimer notre mal-être ! Verbaliser ses problèmes, même dans un premier temps de façon allusive, est le premier pas pour aller mieux.
Consulter un professionnel
Lorsque le mal-être s’installe, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou psychiatre. Une thérapie peut vous aider à en identifier les causes et à retrouver un équilibre.
Prendre soin de soi
Accordez-vous des parenthèses pour souffler. Sport, sophrologie, yoga, méditation… De nombreuses techniques permettent de lâcher prise et de reprendre contact avec ses émotions.
Changer de vie
Si votre environnement ou votre mode de vie génèrent cette inadéquation, peut-être est-il temps d’opérer des changements de fond ? Une reconversion professionnelle, un déménagement… Osez faire ce qui est juste pour vous !
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